Avec plaisir
Je pars vers 21h30 en vélo, excité, prêt pour mon rendez-vous. On a parlé toute la journée, je me suis douché, préparé, parfumé. En chemin, je renvoie un message pour annoncer mon arrivée imminente mais pas de réponse... J'arrive à l'adresse indiquée, je reprends mon téléphone et là, frustration et colère, je me suis fait bloquer. Je fais demi-tour à contre-coeur. Sur la route du retour, je pédale plus vite, la rage et l'envie me démangent. Je décide d'aller au Ramier.
L'air est lourd, moite, ça sent la terre humide et l'herbe mouillée. Peu de voitures. Je franchis le portail. J'avance, et dans l'ombre, un regard m'accroche. Grand, métis, la trentaine, épaules larges. Ses yeux se plantent dans les miens. Il se cale contre un arbre, défait son pantalon.
Je m'approche, je plie les genoux devant lui, le sol colle à ma peau. Son sexe est déjà dur, lourd. Je glisse mes mains sur ses cuisses fermes, sa peau chaude. Je m'abandonne à son souffle grave, rauque. Ses râles vibrent et me font frissonner.
Un pas derrière. Je tourne la tête. Un autre homme arrive, plus âgé, épaules massives, la quarantaine. Il sort son sexe épais, se plante à côté du métis. Je suis entre les deux. Je passe de l'un à l'autre, sentant leur excitation augmenter. Autour, quelques silhouettes observent. Le quadra finit vite, il explose dans ma bouche qui se remplit. Le métis résiste plus, sa voix se brise presque. Quand il jouit, mon visage se retrouve recouvert de son épais liquide. Je reste un instant, tremblant, je m'essuie puis je me relève en réajustant mon short. Il m'embrasse furtivement et disparaît.
Je suis à peine remis de mes émotions quand je les vois : deux hommes d'une trentaine d'années côte à côte, qui ont tout vu. Leurs regards brûlent. Le premier est brun, trapu, large, une vraie carrure de rugbyman, barbe taillée, regard direct. Le second est châtain, plus grand, lui aussi massif, carrure athlétique, épaules carrées. Ses yeux sont doux, mais pleins de désir. Ils avancent, se retournent plusieurs fois. Je comprends : ils veulent que je suive. Je les rejoins.
On s'écarte dans un coin sombre. Ils me font face, complices. Ensemble, ils déboutonnent leurs pantalons. Leurs sexes apparaissent, tendus. Je tombe à genoux, mes mains sur leurs cuisses solides. Je les prends tour à tour, mes lèvres, ma langue, mes yeux levés vers leurs visages serrés. Leurs respirations deviennent saccadées, leurs gémissements courts. Je sens leur odeur, mélange de savon et de sueur chaude.
Le brun me relève d'un geste ferme. Ses lèvres s'écrasent sur les miennes, son baiser est dur, sa barbe râpe ma peau. Derrière moi, le châtain m'enlace, ses bras puissants m'entourent, ses mains glissent sur mon torse, mes hanches. Ses lèvres trouvent ma nuque, ses baisers sont brûlants, insistants. Je suis enfermé entre eux, collé à leurs corps massifs. Nos bouches se croisent à trois, nos langues se mêlent, nos salives se mélangent. Je me perds.
Puis le châtain me retourne, me penche légèrement. Ses mains me tiennent fort aux hanches. Et d'un geste lent, profond, il s'enfonce en moi. Je pousse un cri étouffé, mes doigts se crispent sur les bras du brun. La chaleur me transperce, mon ventre se tord. Le brun m'embrasse encore et m'offre son sexe pour que je m'en occupe pendant qie son pertenaire s'abandonne en moi.
Après quelques instants, ils échangent. Le châtain me garde contre lui, m'embrasse, pendant que le brun prend sa place derrière moi. Sa carrure de rugbyman se plaque contre mon dos, ses mains puissantes me serrent. Ses mouvements sont plus intenses, plus rapides, plus pressés. Chaque poussée me fait trembler, mes cuisses brûlent, mes genoux cèdent presque.
Ils alternent encore, se passent le relais, chacun me pénétrant à son rythme.. Sous les effets du poppers, les sensations se mélangent, je ne sais plus qui est en moi et qui je suce.
Mon ventre se contracte, ma gorge se serre, je sens la chaleur qui monte, qui m'envahit. Leurs mouvements s'amplifient, leurs corps massifs claquent contre le mien, leurs peaux moites glissent sur la mienne. La sueur coule le long de mon dos, mes jambes tremblent, mes mains cherchent à les agripper.
Et soudain, ça éclate. L'orgasme me traverse d'un coup, violent, incontrôlable. Je gémis fort, secoué de partout. Le brun jouit en moi, sa chaleur m'envahit. Puis le châtain prend sa place à nouveau. Je suis encore en feu quand lui aussi m'inonde. Je me laisse aller, vidé, pris entre leurs deux corps imposants.
On reste un moment enlacés, front contre front, lèvres encore accrochées, nos respirations qui s'entrechoquent. Puis le silence revient. On se rhabille lentement, maladroits. Ils me sourient, on échange quelques mots, nos prénoms. Ils me disent merci. Je réponds, souriant : « avec plaisir ».
